
La haute couture dans un exercice de haute scénographie… Le créateur suisse Kevin Germanier a reçu carte blanche (une nuance qui lui ressemble peu) pour investir le musée du design lausannois. Bienvenue dans un monde meilleur ! Là où la couleur, la vie et la bienveillance s’imposent en vertus cardinales.
La première salle invite les visiteurs à défiler comme sur un podium, avec les plus folles créations de la maison Germanier, celle qui ont fait tourner les têtes à Paris, jusqu’à l’introniser, deuxième suisse seulement, dans le monde sacro-saint de la haute couture. « Je ne suis pas encore mort et pourtant je vous propose une rétrospective », s’amuse le
Valaisan, en présentant les pièces les plus fortes de ses anciens défilés. Pas des tenues à enfiler pour aller au marché, plutôt des œuvres d’art uniques, destinées à flamboyer un instant dans une soirée de gala – à flamboyer pour toujours dans les mémoires.
En pullover rayé en ce mardi de préouverture au public, Kevin Germanier guide la foule dans une sorte de maison de poupées géante, qui accueille les sacs bariolés à grosses perles et broderies, les seules pièces effectivement portables. « N’oubliez pas de dire que les techniciens qui ont monté ce décor sont de véritables artisans de la Maison Germanier, insiste-il. Ils ont été si délicats, si précis ! Pas un miroir cassé alors que nous avons tout refait cinq fois ! Et seulement avec des éléments de récupération. »
La troisième salle reconstitue une sorte d’atelier rétrospectif et sentimental, avec des essais maladroits d’écoliers, les photos des muses familiales (sa sœur Stéphanie, sa maman, sa grand-mère Simone), les extraits filmés des tricoteuses valaisannes, les prototypes délirants. «L’antre de Frankenstein », s’amuse celui qui aime jouer avec les corps et en réinventer les volumes.
La dernière salle ? Surprise ! Filez-y !
À voir : Les Monstrueuses, Carte blanche à Kevin Germanier, juusqu’au 22 mars 2026, MUDAC

La grande interview de Kevin Germanier
Nous avions interviewé le créateur valaisan pour une précédente édition de notre magazine, l’article complet est à lire en ligne!

