Depuis sa fondation en 1921, l’entreprise italienne Alessi a aimé et fait aimer les objets du quotidien. Fonderie d’abord, elle a embrassé les casseroles, puis s’est spécialisée dans les cafetières, avant de s’associer, dès les années 1950, avec de grands noms de l’architecture pour réinventer les objets de table en version design.
A ce titre, Alessi a donc redéfini tous les pots possibles et imaginables, du sucrier à la boîte à spaghetti. Or, il en manquait un, et pas des moindres: l’urne funéraire. Alberto Alessi, designer et petit-fils du fondateur, a voulu s’aventurer sur ces terres inexplorées dans l’idée de resacraliser le deuil. Au Salone del Mobile, à Milan, en avril, une exposition très touchante montrait la réflexion de onze designers de renom sur ce récipient rituel.
Pour David Chipperfield, il faut une sphère épurée et silencieuse. Naoto Fukasawa voit plutôt une maisonnette, éclairée de l’intérieur par une bougie. Daniel Libesking propose un cube doré entre deux carrés translucides, comme un soleil intérieur, tandis que Philippe Starck en revient à l’os originel. Ces objets de recueillement ne sont pas (encore?) produits, mais ouvrent déjà la porte des émotions.
Collection The Last Pot, projet expérimental d’Alessi
Daniel Libeskind


Giulio Iacchetti


Audrey Large

