Si la mode, par définition, se démode, il est une manière de l’appréhender qui, elle, relève du langage éternel. C’est le cas des photographies de Paolo Roversi, reconnaissables au premier coup d’oeil à leurs subtiles teintes pastel et sépia, à cette intensité de présence qui transforme chaque prise de vue en portrait. Et ce sens de la lumière… L’exposition que le musée de la mode de la ville de Paris dédie ce printemps à Paolo Roversi relève de la consécration: 140 tirages, dont plusieurs inédits, racontent cinquante ans de travail à Paris, avec les plus prestigieux titres de presse (Vogue, Egoïste), le plus grands noms de la mode (Yohji Yamamoto, Comme des Garçons, Romeo Gigli), les plus célèbres des visages (Natalia Vodianova, Kate Middleton).

Le natif de Ravenne est monté à Paris en 1973, à 26 ans, et il travaille toujours dans son studio du XIVe arrondissement. Le vocabulaire visuel qu’il a développé inscrit la mode dans un art presque pictural, qui transcende non seulement les saisons qui se bousculent, mais la matérialité même des tenues. En tableaux mystérieux et oniriques, la mode révèle ce qu’elle a de plus intime, de plus émouvant.

Paolo Roversi, Palais Galliera, Paris, du 16 mars au 14 juillet 2024