Douce régression… S’il est une senteur qui enlace comme des bras aimants, qui enrobe dans un monde rêvé, c’est bien la vanille. Les Aztèques, en précurseurs, l’utilisaient déjà dans les nectars au chocolat, attirés par sa capacité à consoler l’angoisse. Pas étonnant sans doute que la vanille et ses réminiscences enfantines envahissent aujourd’hui le quotidien, des vernis à ongles jaune pâle aux cheveux pastel, en passant par les tenues presque blanches et – naturellement! – une myriade de parfums rassurants.
Un phénomène controversé sur les réseaux sociaux répond au hashtag Vanilla Girl et met en scène un mode de vie ouateux, en demi-teinte entre badiane et crème. Mais si l’univers vanille se décline surtout au féminin, les garçons ne sont pas forcément chocolat. Une série de parfums envoûtants, complexes et tout sauf mièvres, masculins ou unisexes, décline l’ingrédient dans ses notes mystérieuses plutôt que simplement gourmandes.
Le nez Aliénor Massenet a imaginé, pour l’Artisan Parfumeur, une vanille teintée d’air marin, où l’«or noir» gagne une attraction presque animale: Couleur Vanille. La marque suédoise Byredo propose une senteur obsédante, Vanille Antique, avec ses notes fumées. Le trésor de Madagascar confère aussi un sillage opulent et téméraire à Tobacco Vanille de Tom Ford, un favori depuis 2007. Une vanille qui ne laisse pas de glace.