Tout sourit à Olivier Mounir. Le Haut-Valaisan était ainsi, fin octobre, le seul vigneron convié au « Forum des 100 », organisé par le journal Le Temps, grâce au titre de « Cave de l’année 2023 », obtenu en 2022, notamment pour sa syrah. Olivier et son épouse Sandra, tous les deux entrepreneurs, avaient décidé de reprendre, sur le tard, la Cave (familiale) du Rhodan, à Salquenen, il y a une quinzaine d’années.
Depuis le millésime 2020, la douzaine d’hectares des vignes en propriété est labellisée bio bourgeon. Ainsi de ce pinotage, tiré du croisement de pinot et de cinsault, obtenu il y a près de cent ans (1924) en Afrique du Sud. Sa plantation dans les parchets mécanisables de Varen, il y a dix ans, était une gageure. Confirmée dès 2018: à cause du – ou grâce au – réchauffement climatique et à la sécheresse, nécessitant un apport d’eau au goutte-à-goutte, des cépages « exotiques » peuvent s’épanouir dans les zones de semi-steppe du Valais.
Dégusté cet été autour d’un barbecue, ce rouge riche et charnu a été apprécié. Sa belle couleur pourpre, sa densité sans aspérité, grâce à sa vinification en levures indigènes en cuve de chêne tronconique et son élevage en fûts sans excès, sa souplesse et ses notes de fruits rouges et noirs, un peu poivrées, ont enthousiasmé.
Ce 2022 a remporté une médaille d’or au Grand Prix du Vin Suisse (GPVS) 2023. Tout comme son pinot noir Diversitas 2020: millésime après millésime, je l’apprécie à la Mémoire des vins suisses pour son fruité et son élégance! Olivier Mounir ne craint par ailleurs pas de mesurer ses vins lors de concours: à Expovina, à Zurich, sa petite arvine 2022 a été couronnée meilleur vin blanc valaisan, avec une médaille d’or à la clé. Mais le même cru n’a obtenu qu’une médaille d’argent (derrière 18 ors) à la Sélection des vins du Valais, à Sierre. Les dégustateurs sont plus versatiles que le vigneron, adepte du développement, qui ne peut être que durable.
Pinotage 2022, 28 fr. la bouteille, www.rhodan.ch