Pourquoi Le Corbusier... ? C’est en 1920 que l’architecte et urbaniste (mais aussi peintre, sculpteur, décorateur) Charles-Edouard Jeanneret décide de se faire une patte et une signature, en adaptant le nom d’un trisaïeul du côté maternel, d’origine belge, un Monsieur Lecorbusier...

Il a alors 33 ans et vient de quitter sa Chaux-de Fonds natale pour ouvrir un petit bureau d’architecte à Paris. Il s’est formé sur le tas, sans diplôme universitaire, vivote de petits boulots liés au bâtiment mais lance une revue ambitieuse, L’Esprit Nouveau. C’est pour signer des articles – et faire croire à une multitude d’auteurs, puisqu’il utilise aussi son nom de passeport – qu’il a besoin d’un pseudonyme. C’est à cette époque aussi qu’il se construit le personnage typé que l’on connaît, pipe, nœud papillon et lunettes rondes.
L’apport de Le Corbusier à l’histoire de l’architecture est évidemment majeur, en tant que concepteur d’une architecture moderne. C’est lui qui établit le béton armé comme matériau à la fois polyvalent et abordable. Lui qui remplace les murs porteurs par des colonne intérieures, ce qui permet d’alléger les constructions et ouvrir de vastes fenêtres en façade. C’est lui enfin qui établit cette vision puriste, rationnelle et utilitaire de l’habitat qui mène plus tard, surtout dans l’après-guerre, en pleine urgence de reconstruction, au bâti en série, grâce à des techniques allégées, qui permettent de monter un immeuble à étages en quelques jours. Son approche relève de l’utopie, où le bonheur de l’homme en sa demeure résulte forcément d’une approche scientifique. L’harmonie qu’il recherche se base sur un chiffre d’or, le Modulor, qui régit les rapports des surfaces, avec le cops humain (175 cm) comme donnée de base. Le mobilier, lui aussi, s’inscrit dans cette réflexion mathématique et philosophique. Le complexe du Capitole à Chandigarh, en Inde, la Cité radieuse, à Marseille, les immeubles locatifs à Firmeny, près de Saint-Etienne, avec leur stade sportif, leur maison de la culture et leur cathédrale de béton, sont autant de manifestations de cette ambition. Dix-sept réalisations de Le Corbusier (dont 10 en France), représentatives de son œuvre, sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Epuisé par ses multiples déplacements de par le monde, endeuillé par la perte de son épouse, puis de sa mère dans les années 1950, Le Corbusier – qui a toujours prôné la
santé du corps – meurt en 1965 d’un malaise cardiaque, en pleine séance de natation, dans la Méditerranée.

1. La Chapelle Notre-Dame-du-Haut sur la colline de Bourlémont, Ronchamp (Vosges)

La colline de Bourlémont, petit sommet culminant à 474 mètres au-dessus des Vosges en France, a très tôt été un lieu de culte, puisque déjà dans l’Antiquité un temple romain s’y dressait, avant que l’endroit devienne au fil de l’histoire un sanctuaire dédié à la vierge Marie. Mais l’édifice de Notre-Dame-du-haut est constamment mis à mal par des évènement météorologiques autant que politiques, le coup de grâce intervenant en 1944 lorsque son clocher est bombardé. C’est dans cette histoire de construction et
reconstruction que s’inscrit l’œuvre de Le Corbusier dont les plans ont guidé la réalisation en 1955 d’une nouvelle chapelle en pierre de taille (dont des éléments de l’ancien bâtiment) et en béton armé. En 1970, c’est au tour de Jean Prouvé, contemporain et amis de Le Corbusier, de réaliser un campanile. Enfin, un autre grand nom de l’architecture suisse est venu « ajouter sa pierre à l’édifice », il s’agit de Renzo Piano en 2011.

13 Rue de la Chapelle, 70250 Ronchamp, France, concert de musique sacrée – Jeudi 6 juillet à 15h, durée 1h

2. Une ville dans la ville, Firminy Vert

Proche de Saint-Etienne, dans le département de la Loire, la cité de Firminy est connue de tous les fous de Le Corbusier, c’est là que se trouve son plus grand ensemble architectural en Europe. Né en 1954 du besoin de loger un grand nombre de personnes venues travailler dans les industries de sidérurgie de la région, le quartier Firminy-Vert devait aussi incarner un style de vie empreint de modernité. L’ensemble est composé d’un Maison de la culture, d’une église, d’un stade, d’une piscine, d’une Unité d’habitation
et s’appuie sur les principes de Le Corbusier. Le tout est classé « patrimoine du XXe siècle ». Commencé en 1961, Firminy-Vert a été un chantier de longue haleine et sinueux : seul la Maison de la culture a été édifiée du vivant de l’architecte suisse et l’église Saint-Pierre n’a été inaugurée qu’en 2006.

Du 10/07 au 03/09 : ouvert tous les jours, Boulevard Périphérique du Stade, 42700 Firminy.

3. La maison blanche, La Chaux-de-Fond

Jeanneret-Perret, la maison porte le nom des parents de Le Corbusier. C’est en effet pour eux que l’architecte franco-suisse a construit cette villa cossue sur les hauteurs de la Chaux-de-Fonds, la ville natale de l’architecte suisse, naturalisé français. Aussi connue sous le nom de la Maison blanche, cette maison édifiée en 1912 est une de ses premières réalisations – il a alors 25 ans – et a servi de
laboratoire de ces concepts et techniques de construction dont le toit-terrasse, un plan libre, des fenêtres en bandeau… Désignée Monument d’importance nationale, la Maison blanche a été rénovée en 2005 dans l’esprit d’origine et est désormais ouverte au public.

https://maisonblanche.ch/, Chem. de Pouillerel 12, 2300 La Chaux-de-Fonds, juin à septembre: vendredi – samedi – dimanche – lundi

4. Villa Le Lac, Vevey

En 1923, c’était, ici, le «Chemin Bergère», un chemin presque abandonné. Une ancienne route romaine qui avait relié les évêques de Sion aux évêques de Lausanne et de Genève. La Villa « Le Lac » Le Corbusier (1923) est le fruit d’une recherche ergonomique et d’une analyse fonctionnaliste — exceptionnelles en 1923 — visant à la réalisation d’un standard typologique : la maison étroite à travée unique. Un standard repris, depuis, dans le monde entier. Prototype de la maison minimale offrant un maximum de confort et d’espace, la Villa « Le Lac » cristallise des idées qui auront une influence considérable au XXe siècle autour des questions fondamentales de l’habitat minimum et de l’habitat pour le plus grand nombre. Cette modeste construction de 64 m2 rassemble déjà trois des futurs « cinq points d’une architecture nouvelle » : le plan libre, le toit-jardin et la fenêtre en longueur — une des premières de l’histoire de l’architecture. Véritable expérimentation technique, cette fenêtre de 11 mètres témoigne d’une nouvelle conception du cadrage du paysage et de la relation au site.

Du 30 juin au 27 août, vendredi, samedi, dimanche de 11h à 17h. Sans réservation. Route de Lavaux 21, CH-1802 Corseaux

5. La maison du Brésil, Paris

La maison du Brésil, pavillon du Brésil ou pavillon brésilien est l’une des 23 maisons nationales de la Cité internationale universitaire de Paris, consacrée au Brésil. Au-delà d’une simple résidence universitaire, la Maison du Brésil représente un patrimoine de grande
valeur architecturale et culturelle. Issu d’un projet moderne et original de deux architectes mondialement reconnus, Lucio Costa et Le Corbusier, le bâtiment a été inscrit en 1985 aux Monuments historiques français et reçoit régulièrement des centaines de visiteurs de toutes les nationalités, professionnels, étudiants et amateurs de l’architecture. Elle fut entièrement restaurée en 2000.

Cité Internationale Universitaire de Paris, 7 L Bd Jourdan, 75014 Paris, France