On le sait, 99,99% des montres de plongée restent sur la plage ou au bureau. On les achète pour leur robustesse, mais on les porte pour leur style.

Pour obtenir le label de montre de plongée, une pièce doit être étanche à 100 mètres au minimum, lisible en profondeur, résistante à l’eau salée ainsi qu’aux chocs et équipée d’un système de contrôle pour mesurer les paliers de décompression. Mais cette liste d’exigences techniques ne suffit pas, et de loin! Ces dernières années, en effet, un autre facteur est venu s’y ajouter: le style.

Ici une lunette en céramique, là un cadran en forme de vague, plus loin un bracelet en caoutchouc ou tissé – voilà qui signe la vraie allure de plongée. Qu’elle soit ou non effectivement portée dans les profondeurs, la montre de plongée demeure l’une des stars du poignet. Elle se montre, bien visible, auprès d’une chemise bien repassée ou avec une petite robe noire, bien plus souvent qu’avec cette combinaison en néoprène qui ne lui fait pas peur. Les aventurières et les aventuriers dans l’âme qui l’aiment si fort voient à leur poignet la promesse d’une évasion, la virtuosité d’un savoir-faire d’autant plus précieux qu’il est capable de sauver des vies, en mesurant au plus près les conditions de l’exploit subaquatique.


Pour comprendre la genèse des montres étanches, il faut remonter au début du XXe siècle et à l’expansion du sport de loisirs, dont la natation. En 1926, Rolex développe un boîtier fermé comme une huître: Oyster. On sait le mythe que cette ligne ne tarde pas à devenir. Dans les boutiques de la marque, les créations sont alors présentées dans des aquariums… L’année suivante, la nageuse Mercedes Gleitze réussit l’exploit de traverser la Manche en 15 heures et 15 minutes, son Oyster au poignet. Le mouvement est lancé: l’horlogerie s’affirme dans le sillage aquatique. En 1936, Panerai développe pour la marine militaire italienne le prototype Radiomir, avec ses aiguilles et ses index luminescents. Mais c’est véritablement Blancpain, en 1952, qui prend un virage déterminant. Jean-Jacques Fiechter, alors co-CEO de la maison et plongeur émérite, tire parti de ses expériences sous-marines pour concevoir un instrument dont les spécifications s’inscrivent immédiatement comme des standards en matière de montre de plongée. Le modèle Fifty Fathoms marque alors l’entrée de l’horlogerie dans l’univers des profondeurs.


Aujourd’hui, la montre de plongée est la cousine décomplexée du chrono. Ce dernier affiche ses compteurs comme autant d’appels à la performance et à la vitesse. La belle des mers, elle, décline ses prouesses au soleil et dans le grand bleu, avec l’idée de tutoyer les poissons multicolores et de prendre son temps pour s’immerger.