Jamais il ne vous viendrait à l’esprit qu’une merveille technologique de 1984 puisse avoir passé le millénaire pour surgir dans notre présent compliqué. Pourtant Leica ressort son succès tonitruant de cette année-là, le M6: un appareil photo utilisant la pellicule qu’il faut développer plus tard, une machine sans écran et sans électronique, des réglages via des molettes physiques dont le résultat n’est pas repris dans le viseur, ou plutôt les viseurs, (il y en a étrangement deux), sans autofocus, au prix tout simplement faramineux et fabriqué à la main en allemagne.
Qui en voudrait? Leica en vendit 170 000 en 18 ans avant d’arrêter les frais et de passer au numérique, comme tout le monde. Mais voilà, depuis la fin de la production, en 2002, le mythe et le marché de l’occasion n’ont cessé de grandir.
Des fous de photo prêts à s’endetter pour un boîtier aux snobs fortunés souhaitant l’exhiber le joyau à l’envi, chacun le chasse. A tel point que Leica a décidé de rouvrir l’atelier de fabrication du M6 et de la ressortir à l’identique: un boîtier hyper-simple permettant le réglage du diaphragme, de la vitesse d’obturation et de la netteté.
Comme auparavant, il s’agit d’aligner le viseur et le viseur télémétrique pour s’assurer de la mise au point… c’est même plus facile qu’avec un reflex. Mais, évidemment, c’est de l’argentique, donc vous ne verrez pas la profondeur de champ, vous la découvrirez une fois la photo développée. C’est là son pire défaut, il faut savoir photographier pour l’utiliser. Par contre, son manuel d’utilisation tient sur une seule page.
Leica M6, réédition du modèle de 1984, 5550 fr.