L'artiste hollandais est connu pour ses installations monumentales qui interrogent notre relation à la nature.
Il vient du monde de la pub. Mais un jour, Thijs Biersteker ne s’est plus senti à l’aise dans ce milieu. Son esprit pragmatique le pousse alors à donner du sens à son travail. C’est en 2008 qu’il fait le pas et entame sa carrière artistique. Ce grand gaillard, tout de noir vêtu, vit et travaille aujourd’hui à Amsterdam. C’est là, dans une ancienne usine à papier où il a installé Woven, son studio de création artistique, qu’il nous accueille. Ecolo-techno-interactives, ses installations inspirées de la nature visent à sensibiliser le public à l’urgence environnementale. Et elles ont été remarquées par la maison Ruinart. Thijs Biersteker est ainsi l’un des six créateurs de la Carte Blanche Ruinart 2024: Conversations avec le vivant, qui vise à faire dialoguer création et nature.
En quoi consiste votre collaboration avec Riunart?
Xylemia, qui n’est pour l’instant qu’une maquette (photo). Cette installation rejoindra le Jardin des Artistes Ruinart de Reims, d’ici à octobre. Il s’agit d’une sorte de bonsaï posé sur des pilotis blancs. Des capteurs high-tech traduisent le flux de sève qui chemine en son sein. Cette sculpture cherche à montrer les similitudes entre homme et végétal. Prendre conscience de notre ressemblance avec les arbres doit nous pousser à les protéger.
Parlez-nous d’Amsterdam…
J’aime ses faubourgs, sa banlieue. La créativité s’y cache, à l’écart des touristes. J’aime la façon dont le Musée NXT met en valeur les arts numériques. J’adore aussi le restaurant POF qui cuisine les aliments cultivés juste à côté.
Quel lieu visité vous a le plus marqué?
Je me suis rendu en Amazonie (photo) pour un programme de l’Unesco. J’ai découvert la forêt équatoriale, accompagné par des scientifiques. J’étais émerveillé, mais aussi triste à l’idée que cette région verdoyante perdait la superficie de dix terrains de football par heure.
Un objet qui ne vous quitte jamais?
J’ai toujours avec moi un carnet de croquis Moleskine (photo) sur lequel je réalise des petits croquis. J’ai commencé à utiliser ces jolis carnets italiens à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui, ils tapissent un mur entier de ma maison. Je voue aussi un culte au rouleau de ruban adhésif. Grâce à lui, pare-chocs, poussette, skateboard, affiche, tout tient à nouveau en place. Je pense qu’on ne vénère pas à sa juste valeur ce ruban magique.
Quel est votre livre de chevet?
Lo-TEK (photo) de Julia Watson, qui célèbre ce mouvement de design basé sur la philosophie autochtone et les infrastructures locales. Il se destine à la création de technologies inspirées par la nature. C’est pour moi une bible, pleine de trouvailles géniales qui m’inspirent.
Une activité qui vous ressource?
Je suis un fan absolu de la mer et je pratique le surf (photo). Mon lien avec la nature et l’écologie vient de là. Je vénère mon longboard Pete’s Surfboard à triple dérive, que m’a concocté mon ami Peter. Ce spécialiste hollandais utilise des matériaux écologiques et couvre ses planches de couleurs qui claquent.