Musique, mode, art... L'américain ne connaît pas de frontière. Passionné par la question du temps, il signe une oeuvre éphémère en plein air, près du Cervin.

Lunettes de soleil teintées bleues, diamants au cou et bangles aux poignets: Daniel Arsham arrive avec son équipe au NOBU hotel de Miami, en décembre 2022, dans le cadre d’Art Basel Miami.

L’artiste américain de 42 ans est à l’aise dans sa ville, comme il l’est dans le monde de l’art contemporain qu’il aborde sous toutes ses facettes. Ses sculptures sont visibles de Paris à Tokyo et chaque pièce de sa ligne de vêtements est une performance. Il redessine des espaces architecturaux comme il réinvente des univers musicaux.

A la tête de diverses collaborations, Daniel Arsham vient de rejoindre la famille artistique de Hublot. Sous l’égide de la maison horlogère il vient de réaliser une œuvre de land art, intitulée «Light Time» (photo): un cadran solaire éphémère, de 20 mètres de hauteur, inscrit dans le paysage de neige de Zermatt. Pour l’admirer, il faut prendre de la hauteur, à la sueur de son front où par la magie des remontées mécaniques. Vite, avant que, neige fondue, il ne s’efface…

Le temps est omniprésent dans votre travail. Quelle oeuvre pour l’incarner?

Les statues de l’île de Pâques. Les archéologues ne s’entendent pas sur leur histoire. Cela me passionne et de là m’est venue l’idée de transformer un objet quotidien en vestige archéologique du futur. La série «Futur relic» (photo), (2013-2018), était d’inspiration technologique: appareil photo, téléphones, walkmans, traités avec du cristal et de la cendre volcanique. L’effet est déroutant. L’objet semble à fois ancien et futuriste.

Vous êtes actif sur la scène musicale. Un morceau qui vous a marqué?

L’album Illmatic, de NAS (photo), en 1994. J’ai grandi à Miami, mais New York et sa culture hip-hop, c’était magique. Alors quand NAS m’a demandé, plus tard, de faire une couverture, c’était comme remonter le temps et dire à un gamin de 16 ans que 20 ans après il ferait ça.

Vous avez lancé le label de mode OBJECTS (photo), et collaboré avec Kim Jones sur une collection Dior. Quel est votre rapport aux vêtements?

Aujourd’hui, les frontières entre les genres sont floues, comme si nous artistes pouvions tout faire. Or, en observant Samuel Ross, la façon dont il utilise le vêtement pour transmettre des idées, je pense que cela est instructif dans ma façon d’aborder mon travail.

Un objet qui ne vous quitte jamais?

Mon téléphone, mes carnets de notes et évidemment ma montre, une Hublot Big Bang Sapphire Tourbillon (photo).

S’il n’y avait qu’un seul film…

Il y a en beaucoup! «ET», «2001, l’odyssée de l’espace» (photo). J’aime aussi Christopher Nolan et sa façon de jouer avec le temps.

Votre dernière lecture marquante…

Je viens de terminer la biographie d’Edward Enninful (photo), le rédacteur en chef du Britsh Vogue: son enfance en Afrique, son arrivée en Grande-Bretagne dans les années 1980. C’est une lecture intéressante, avec tous ces liens culturels qui se croisent.