Regardez l’étiquette. Sa forme ne vous rappelle rien? Et la mention en tête, Grande Dixence? Oui, la forme est bien celle d’un barrage-voûte juché à 2200 mètres d’altitude. C’est sur ces sommets que se dessine la montée en gamme de sept références de Provins. Objectif d’ici à 2025: mettre sur le marché chaque année 35  000 bouteilles. Quelque 300 barriques sont logées dans les entrailles de la Grande-Dixence, mais aussi, désormais, dans des niches des barrages de Mauvoisin et de Nant-de-Dranse.


Un homme est le chef de cordée de ce projet original, le maître caviste Luc Sermier, 60 ans cette année, dont 44 dans l’ex-coopérative devenue société anonyme appartenant à Fenaco. S’il s’est classé dans 16 éditions de la Patrouilles des Glaciers, la course de ski-alpinisme pour laquelle ces premiers «vins des barrages» furent créés, il est avant tout un homme de précision. Avec le consultant français Nicolas Vivas, ils ont arrêté 17 paramètres à surveiller pour mesurer l’apport d’un élevage en altitude. Grâce à la basse pression atmosphérique, à la température (entre 5 et 9 degrés suivant les galeries) et à l’hygrométrie constante (100% d’humidité), ce séjour en barrique ralentit l’évolution du vin. Non seulement durant les deux ans d’élevage, mais durant toute la vie du vin, qui atteint son apogée après dix ans, assure le maître caviste.


J’ai choisi cette syrah. Les raisins proviennent pour moitié du domaine du Séminaire, à Sierre, et de trois parchets à Leytron. Les vins sont purs, sans coupage, ni d’un autre cépage, ni de millésime, comme le tolère la législation. Au jus solaire de 2018 (épuisé!) a succédé le plus frais 2019, où la syrah s’ouvre sur ses notes épicées, de poivre et de genièvre. Les tanins sont judicieusement enveloppés par le bois des barriques neuves de chêne français. Voilà une syrah de belle dynamique, au caractère de la montagne qui l’a forgée.

L’étiquette: Syrah 2019
Le prix: 39 fr./75 cl
L’adresse: www.titans.ch